Dans son livre d'Albert Bayrou, Fenouillèdes Diocèse d'Alet, note en 1686 l'existence de deux foires annuelles: 3ème lundi après le dimanche gras et le 4ème jour d'octobre; un marché le samedi, accordé par lettres de patentes de décembre 1598.
En 1811, il est noté dans les extraits des délibérations du conseil municipal (Albert Bayrou, Caudiès-de-Fenouillèdes, à la recherche du passé):
29 juin - Le conseil décide d'augmenter les locations pour les foires: 80 cent par m2 qui étalent leur marchandise;
20 c pour les marchands de faïence, et 60 c pour les marchands de cochon.
1829 - Rétablissement du marché le samedi, surtout utile aux nécessiteux: "Par suite de certains désordres qui eurent lieu pendant la Révolution,que lors de l'expropriation du grenier à sel, situé aussi dans cette commune, les mesures dudit marché en pierre furent brisées par le seul motif qu'elles portaient l'empreinte des armes de France, et que par la suite de ce désordre le marché cessa d'avoir lieu."
Le marché avait été créé par lettres de patente du 15 décembre 1598.
- Le 18 août n'étant pas l'époque qui convenait pour la foire, le conseil municipal sollicite l'autorisation de la reporter au 10 septembre.
1832 - Locations des places publiques pour les foires: 0,60 F/m2; pour les bancs ou étaux = 0,05 F pour les voitures et les charrettes, pour 1 an.
1834 - Le conseil vote contre l'établissement d'une foire à Montfort, qui porterait préjudice à celle de Caudiès.
1850 - Location des places et marchés pour les foires pour les années 1850, 51, 52, 53, 54 = 350 F par an.
Plusieurs foires avaient lieu annuellement à Caudiès, qui sont répertoriées
- en 1847 dans l'Annuaire du commerce , de l'industrie, et de la magistrature.
- en 1858 dans l'Annuaire du commerce Didot-Bottin
Une anecdote à la foire du 2 novembre 1860 qui a fait l'objet d'une petite annonce dans le Journal des Pyrénées Orientales du 10 novembre 1860 (ressourcespatrimoines.laregion.fr).
- en 1882, création d'une foire le 20 mars approuvée dans les délibérations du conseil général des Pyrénées-Orientales du 5 février 1882 (gallican.bnf.fr).
La foire d'automne, est également mentionnée dans la période révolutionnaire le 7 Brumaire (2 novembre). De même que celle de Prairial (mai).
Dans "LA VIE A LA CAMPAGNE", (1ère année volume I, 1906) on trouve un tableau des foires ayant lieu dans toute la France, y compris à Caudiès, dans la première quinzaine de novembre. Il s'agit à Caudiès d'une foire générale qui dure deux jours.
Dans les délibérations des Pyrénées-Orientales, en août 1901, est rapportée et adoptée la création d'une foire en avril.
Albert Bayrou relève encore dans les délibérations du conseil municipal:
1903 - on envisage la création d'une nouvelle foire, le 2 juillet, franche de tous droits d'entrée et de place.
1927, 20 juin - Protestation contre la création d'une foire à Axat, le dernier dimanche d'octobre.
En 1923, le journal L'Éclair publie cet entrefilet.
Georges Vayre, conseiller municipal (1971-1991), avait interviewé Charles Tribillac. Un fragment de cet interview concernant les foires est reproduit ici:
A l’occasion des foires on était trente à table à la maison. On entamait les provisions de cochon et de volaille. Les forains prenaient pension à l’hôtel Simorre où quelquefois des pièces étaient jouées. A l’occasion de l’une d’elles : « Jeanne d’Arc », un domestique un nommé Burgat, originaire de Parahou, resté au moulin signala qu’un individu inconnu était à la fenêtre. Il lui donna des coups de pelle pour le faire partir sachant que certaines personnes étrangères au village qui venaient « dire les sept sens », en profitaient quelquefois pour charger leurs acolytes de voler pendant qu’ils faisaient eux-mêmes semblant de prier.
On venait de partout pour assister à la foire de Caudiès : de Camps, de Cubières de Soulatges de Saint Féréol de Quillan et de Nébias.
Les rues de Caudiès étaient encombrées par les marchands qui vendaient toutes sortes de marchandises : quincaillerie, bonbons d’Espéraza, tissus d’Ansignan et de Pamiers. On vendait aussi des petits cochons qui venaient de Quillan en troupeau, des vaches et des chevaux au pré communal où un casseur d’assiettes attirait les badauds.
Ce poème écrit en 1918 rend bien l'ambiance des foires (Poème lu lors de l'exposition d'Arts en Fenouillèdes pour les JEP 2018).
Michel Malet donne un document écrit dans les années 60 par son père Maurice qui donne une bonne idée de ce qu'étaient ces foires.
Les Foires de Caudiès en 1920-1925
Il y a une foire tous les mois: le 13 janvier, 7 février, 20 mars,17 avril, jeudi avant la Pentecôte, 2 juillet, 19 août, 22 septembre, 2 et 3
novembre - 2 jours, 13 décembre.
Ces foires actuellement ont perdu toute leur importance au point de passer inaperçues. Il n’en était pas de même il y a peine 40 années.
Tout le pays du Fenouillèdes à cette époque était entièrement à vocation agricole et particulièrement voué à l’élevage. La situation géographique de
Caudiès, toute privilégiée, faisait que tout les pays à 50 km à la ronde se donnaient rendez-vous à Caudiès, en particulier le jour de foire: de Belcaire et Roquefeuil, Niort et Belfort,
Marsa, Quillan et Luc d’Aude, Quérigut, Mirepoix et Foix, et Pamiers, et Saint-Louis à Bugarach et toutes les annexes..
Toute la Haute Vallée de L’Aude, Le Donnezan et le Pays de Sault et l’Ariège et tout le Fenouillèdes qui amenaient le bétail pour le vendre ou l’échanger
et tout le Roussillon qui se donnait rendez-vous aux foires pour acheter.
Qui n’a connu ces foires de l’époque ne peut avoir une idée de leur ambiance: Le pré communal, actuellement terrain de camping, était rempli de boeufs et de
vaches au point qu’il était presque impossible de se frayer un passage au milieu de tant de croupes rebondies. La place d la Promenade devant la gendarmerie était réservée aux marchands de
porcelets. A la foire de la Toussaint, on comptait parfois plus de 1000 têtes et tout se vendait.
La place devant le café Virondeau et la route de Fenouillet étaient réservées aux moutons et agneaux: plus de 1000 têtes à la foire des 22
septembre.
Caudiès lui-même comptait 3 hôtels, 6 restaurants, 7 ou 8 cafés ou buvettes quoi que nombreux refusaient toujours du monde.
Il est évident que toutes ces activités créaient une ambiance extraordinaire; les places, les rues contenaient avec peine une grande foule où se mariaient
fort harmonieusement les cris des animaux et ceux des hommes, le tintamarre des chaines et des faux, et le boniement du Charlatan, les refrains des Orgues qui animaient les manèges et le
claquement des carabines qui déclenchaient souvent une ? qui faisait tressauter tout le marché.
Caudiès de ce temps là avait une grande importance et l’on peu dire que c’était l’endroit où il se traitait le plus d’affaires de la Région. Tout le bétail
venait à pieds et s’expédiait par le train, on comptait 40 wagons de moyenne par foire.
300 Poulains de 6 à 18 mois achetés à la ferme de Laroque pour vendre à la foire de la Toussaint à Caudiès, leur veillée de la
Toussaint illusminée
de leurs mille cierges brûlant toute la vente.
Ceci pour le bétail, et j’en passe, tout au long de la route nationale St-Paul Lapradelle
Les marchands de quincaillerie, ils étaient 4 ou 5 avec des étals de de 20m chacun, de confections 6 ou 7, de chaussures 5 à 6, de bonnets et chapeaux 2, des
marchands de bonbons 3 à 4 avec leurs roues à jouer que nous appelons roufles et surtout pendant les foires d’hiver les marchands de marrons qui grillaient sur commande sur un brasera et
que l’on croquait tous chauds séance tenante.
L’inévitable Charlatan qui préludait par une extraction dentaire et finissait par la vente de lots de linge.
Les amusements - on dit aujourd’hui attractions, deux manèges de chevaux de bois avec musique, que faisaient tourner de bons vieux chevaux, plusieurs tirs à la
carabine et tant d’autres divertissements proposés aux gens.
Depuis l’évolution économique qui a tout changé, plus de bétail, plus de foire, plus d’ambiance, et Caudiàs se meurt faute de transactions.
Maurice Malet
Les foires disparaissent parallèlement à la disparition de l'élevage, mais en 2000, la foire d'automne renaît sous la dénomination d'Automne du Chadonnay.
En effet, vers 1980, Jean-Marie Alary, conscient que le cépage Chardonnay pourrait grandement bénéficier du micro-climat et du terroir caudiésiens, est le premier à planter, son vignoble en Chardonnay. Fort du succès du Chardonnay Grain d'Orient, il entraine les vignerons dans sa démarche. Depuis, l'an 2000 le Chardonnay est fêté tous les ans à Caudiès.
Tous tous les ans, le Chardonnay est béni. Parfois, la cérémonie a lieu dans l'église paroissiale, parfois sur la place de la Fédération ou dans la salle "des fêtes".
En 2008, la bénédiction est donnée pendant une messe célébrée par Monseigneur André Marceau, évêque de Perpignan-Elne.
Thiérry Payré a confié ces documents concernant la messe avec bénédiction du Chardonnay.
En 2015, l'Automne du Chardonnay coïncide avec l'arrivée à Caudiès de la première édition du Marathon du Vignoble, organisé par la communauté de Commune Agly-Fenouillèdes
Flyer et Affiche de l'automne du Chardonnay en 2016, pilotée par le Comité des Fêtes, qui a repris le flambeau après la dissolution du Syndicat d'Initiative.
En 2019, l'Automne du Chardonnay, se tient dans la salle polyvalente
En 2020, la foire d'Automne est annulée en raison de l'épidémie de Covid 19 mais elle reprend en 2021.