LES CAFÉS

 

Dans les recensements, les cafetiers sont notés limonadiers.

Sur le recensement de 1841, sont relevés les cabaretiers suivants:

Mérou Tobie, Malet Pierre, Pepratx Bernard, Flamand Jérôme et Fabre Joseph.

Le Journal des Pyrénées Orientales du 15 juin 1869 publie l'annonce suivante:

vente café 1869
ressourcespatrimoines.laregion.fr

En 1909 (liste de Francis Mérou), il y avait 7 cafés: Flamand, Fillol P., Baillat, Rivière, Olive, Benet, et Virondeau.

En 1928, 4 sont répertoriés: Olive, Vayre, Virondeau, Rivière.

Café Olive

Il était situé au coin de la rue du Couvent et de celles des Augustins, alors en face de la  boucherie Mazeroles. C'est ce qui avait favorisé l'alliance des deux familles en 1907 ( Mariage de joseph Jules Olive, fils du limonadier Auguste Olive avec Adeline, Claudine Mazeroles, fille du boucher Pierre Mazeroles°

Il ferme à la seconde guerre mondiale. archives.cd66.Fr)

Café Virondeau

1932
1932

Au croisement de la Route nationale et de l'avenue de l'ermitage, c'était un café avec une grande salle permettant la tenue de spectacles, concerts, théâtre et cinéma en plein air, l'été dans le jardin derrière .

café promenade
Café ela Promenade (Col. Palmade)
2018
2018
La Promenade
La Promenade
L'indépendant Juin 2000
L'indépendant Juin 2000

Café Rivière

Sur la route nationale. C'est aujourd'hui le restaurant-bar "L'Émotion" de Marius Tricoire (qui fête ses 7 ans en juillet 2020).

Sur le site Geneanet.org, figure Pierre Rivière né en 1823, limonadier, ainsi que son fils Paul Pierre (né en 1860, cafetier limonadier), son petit-fils Ernest (sur la photo), et son arrière petit-fils Théophile (1911-1994)..

Café Rivière 1936
Café Rivière 1936

Dany (Jorda) Bouvier et Monique Mazeroles se souviennent qu'à une époque, la famille Rivière tenait commerce de grains dans une partie du café.

2018
2018

Café Vayre

Sur la place de la Mairie.

La photographie a été prise dans les années 1950.

Les Vayre Cafetiers racontés par Denis Vayre:

Le premier cafetier de la famille Vayre à Caudiès fut Joseph Marie Vayre. Né le 20 Termidor An VIII en pleine période révolutionnaire il fut propriétaire à Caudiès où il épousa Balbine Merlane. Il était également jardinier.

Son fils, Pierre Vayre (1825/1858)  cafetier et jardinier également, épousa Marie Laurentine Bergé dite Mariétou le 17 Novembre 1852.

Vient ensuite Auguste dit Gaston Vayre qui aura plusieurs métiers, d’abord menuisier puis usinier meunier. Il possédait le « moulin du roi » (actuellement résidence de Pierre et Annie Palmade).

Ensuite le moulin, est devenu  fabrique de perles dans laquelle on faisait des colliers et des rideaux. Ce fut ensuite une fabrique de chaises dirigée par Monsieur Baux puis Monsieur Bonnemaison, joueur de rugby à Quillan. Il fut aussi cafetier, propriétaire du café Vayre appelé à l’époque le « café Gaston ». Il épousa Anna Raspaud le 20 Avril 1882.

Le dernier cafetier, Auguste Vayre (1896/1978) fut également transporteur de fourrage et maire de Caudiès sous le Front Populaire. Il épousa à Caudiès  Joséphine Izard le 3 janvier 1920.

Café CROS

avenue de la Gare. Le café a fermé et la rue de la Gare est devenue avenue de la poste.

Sur cette street view de 2012, en face de ce qui a été le café Cros, se situe la cour de la première école des garçons et le bâtiment l'école puis de la poste désaffecté.

Le café Cros était aussi hôtel restaurant dont la publicité est encore faite en 1971 ( Livret de François Fabre)

SPECTACLE  AU CAFÉ: LE CACAOUET

Cette histoire a été écrite par Louis Rieuvernet, et donnée pour le site par sa belle-fille Pierrette Rieuvernet. Elle fait partie des textes choisis pour être lus lors de la Nuit de la Lecture à la Bibliothèque de Caudiès (2019):

 

                                                                                            " LE CACAOUET " 

 

 

Actuellement, qui veut se faire connaitre ou faire connaitre un produit, s’adresse à la presse, à la radio ou la télévision, ou utilise les affiches. Il est assuré que dans quelques semaines tout le pays connaîtra son nom, sa chanson préférée, ou la qualité essentielle de la lessive qu’il propose à la vente.

La publicité par la radio ou la télévision est trelativement récente, mais celle qui fait appel aux journaux ou affiches n’est pas chose nouvelle, elle existait avant 1914. Il n’est pas un vieux de chez nous, qui n’ait  en mémoire les affiches de BYRRH ou de TRILLES qui étaient généreusement collées sur les murs de tous les villages du département.

Mais pour qu’un homme, qui sans avoir recours à aucun de des procédés indiqués ait été aussi connu que l’étaient BYRRH ou TRILLES à cette époque, il fallait qu’il soit le héros d’un fait hors du commun. Eh bien, cet homme a existé: on l’appelait le «Cacaouet».

 Il était originaire de Perpignan ou des environs. Il avait fait la guerre dans un régiment de cavalerie en qualité de trompette et, en 1919, à la démobilisation, il se trouva sans emploi. De tempps en temps, il aidait ses parents qui exploitaient un commerce de vaisselle, vendue dans les foires et marchés des alentours.

Dans ce commerce, il avait déjà fait preuve d’originalité; il avait une façon de convaincre le client éventuel qui n’était pas celle de tous ces confrères. Il choisissait un service constitué d’un gand nombre de pièces et en annonçait le prix. Si un client était preneur, il était servi sur le champs et l’opération recommençait avec un autre. Si personne ne se manifestait, il ajoutait sans augmenter le prix une pièce nouvelle, puis une autre, puis une troisième, toujours sans changement de prix.  Mais à ce moment, si personne ne se décidait à acheter, il menaçait de casset tout le lot, et joignant le geste à la parole, il commençait par briser une de ces pièces ajoutées (elle était déjà peut-être déjà ébréchée). En général, il se trouvait une ménagère anti-gaspi, qui ne voulant pas qu’on détruise un si joli service, se déclarait acheteuse.

Cette façon peu commune de faire des affaires, lui avait déjà conféré une certaine notoriété, mais cette notoriété ne lui permettait pas de gagner beaucoup d’argent. Il fallait trouver autre chose et il le trouva. Il organisa un spectacle de variétés.

La troupe n’était pas nombreuse, il était le seul artiste. Le spectacle n’était pas compliqué ce qui lui permettait d’être son imprésario. Voici comment étaient organisées ses soiréees: 

Quelques jours avant la date choisie, il adressait au cafetier du village une affiche qu’il avait composée lui-même, qui donnait le programme et indiquait le jour de la représentation. Le jour venu, il arrivait par le dernier train muni de son vélo, qui lui servait aussi à transporter la vaisselle qui serait lotée dans la soirée. Il donnait quelques coups de trompette dans le centre du village pour  annoncer son arrivée et il n’y avait plus qu’à attendre le lever du rideau. Son spectacle était toujours le même.Tout le monde le connaissait, mais tout le monde était content de le réentendre car cela faisait passer le temps; à cette époque les loisirs n’étaient pas très variés, les occasions de quitter son village n’étaient pas très fréquentes, ce qui faisait que les spectateurs n’étaient pas très difficiles.

Étaient inscrites  au programme, toutes les sonneries de trompette d’un régiment de cavalerie, depuis le réveil en fanfare ou non, à l’extinction des feux en passant par la soupe ou une charge célèbre. Ces sonneries étaient exécutées avec la seule embouchure de l’instrument ou avec l’instrument entier. Il racontait des histoires plus ou moins grivoises, qui faisaient rire la clientèle uniquement masculine, car à cette époque les femmes n’allaient pas au café. Il contrefaisait aussi le cri de certains animaux. Chacun de ses numéros était séparé du suivant par une partie de loto dont le prix était de la vaisselle.

Cela se passait dans la salle de café où la fumée des cigarettes réduisait la visibilité de moitié et dans un vacarme indescriptible.

 

Ce soir-là, Caudiès eut droit à une nouveauté. Alors que d’habitude, tous les gagnants de la rifle emportaient une série d’assiettes, le dernier lot fut un superbe lièvre qui était suspendu au-dessus du comptoir. C’était un capuccin comme on n’en voyait que rarement de semblable: de belle taille, bien gras et le poil luisant comme pas un. Le tour de le loter étant venu, quand quelqu’un cria quine, la partie s’arrêta comme d’habitude en vue de procéder à la vérification des numéros.

À ce moment le «Cacaouet», pris d’un besoin pressant, s’excusa de ce contre-temps et se dirigea vers les cabinets, séparés de la salle du café par un couloir et la cuisne de l’établissement. Son absene se prongeait sans doute plus longtemps que de coutume car le présumé gagnant proposa que l’on vérifiat son carton en attendant. Satisfaction lui fut accordée mais le retour du Cacaouet n’en fut pas avancée pour cela. Certains spectateurs commencçaient même à quitter la salle quand quelqu’un se dévoua pour partir à sa recherche. À la cuisine, on l’avait bien vu passer à l’aller mais aussi au retour, il y avait un grand moment de cela et quand on rechercha son vélo, on s’aperçut qu’il avait disparu. Sachant à qui il avait affaire, le public flairant un coup du «Cacaouet» commença à se dérider. Il le fut complètement quand l’heureux gagnant ayant tendu la main pour décrocher son prix du lièvre, il ne trouva que la peau, une peau bien bourrée de paillettes qui la rendait si sympathique. Inutile devous dire de quelle façon fut accueillie cette découverte.

 

À ce moment notre «Cacaouet» sifflotant peut-être la charge fameuse, roulait en vélo vers Perpignan, le vent  de Cers lui évitant d’avoir trop à appuyer sur les pédales.

BALS AUX CAFÉS

Les rivalités politiques se manifestent jusque dans les cafés, comme le montre cet article de L'Éclair du 19 septembre 1909.