Ce chapitre a pu être réalisé grâce à Martine et Jean-Louis Tribillac d'une part, et Denis Vayre d'autre part.
Charles (François Jean Émile) nait à Caudiès le 18 juin 1904.
Ses parents sont Alphonse Benjamin Tribillac et Françoise Joséphine Olive (1872-1958). Sa mère est elle-même la fille de
pierre Simon Olive, meunier, dit "Le détestable et l'ours" (1841-1906)
Il se marie le 25 août 1934 avec Marie Louise Flamand comme en atteste son acte de naissance annoté, et aura deux filles, Yvette et Josette (née en 1935, épouse Souliers) et deux fils, Robert et Jean-Louis.
Cet intewview de Charles Tribillac avait été enregistré par Georges Vayre alors qu'il était conseiller municipal (entre 1971 et 1991). Cet enregistrement avait été
fait au "Chalet", résidence des Vayre, se souvient Martine Tribillac qui y avait accompagné son beau-père, probablement vers 1986. (Denise Loupia, femme de Georges Vayre lui avait remis la
cassette vers 2000).
"Simon et Catherine Olive mes grands-parents habitaient à Villeraze et au moulin des « peyrots » où il y avait une scierie. On achetait des coupes de bois à la forêt des Fanges. Un scieur spécialisé restera au service de la famille pendant trente ans. Il y avait aussi 2 domestiques pour porter le bois. Les poutres, chevrons et planches étaient transportés par une paire de bœufs et étaient livrés aux menuisiers du canton et également à la maison Quinta de Perpignan qui fabriquait des meubles. Une grue avait été installée à la gare de Caudiès et permettait de charger un wagon pour cette destination.
A la suite d’une crue de la Boulzane le 19 Décembre 1917, le moulin de la garrigue, second moulin de la famille ne pouvant être opérationnel, le moulin de Saint-Jaume, situé non loin de Notre Dame de Laval fut acheté à Monsieur Caillens. La famille avait aussi une exploitation agricole à Villeraze et à Montauriol.
On mangeait dans le village et aux alentours, d’excellents haricots préparés avec la bonne eau de Caudiès, des pommes de terre, des cochons et de la volaille.
Pour la vigne, les ¾ de la récolte étaient utilisés pour la consommation familiale. On faisait le vin avec des pressoirs personnels qu’on louait. Avec du vin piqué on distillait de l’alcool chez Monsieur Audouy qui possédait un alambic. Avec 100 litres de vin on faisait 1 litre et demi d’eau de vie de 45 à 50 °.
Le moulin de la garrigue marchait à plein rendement. Le canal d’arrosage ou la rivière actionnait les palettes d’un rouet qui mettait les meules en marche. Il y avait au moulin 3 meules dont 2 marchaient constamment. Des femmes étaient employées pour passer les grains au passe-farine d’où sortait la bonne farine, la petite farine ou « rebour » que l’on donnait au cochon et le son.
On faisait un excellent millas (1) avec la farine de blé plus appréciée que celle de maïs. Des gens des villages avoisinants, tel Saint-Louis, venaient moudre leur grain à Caudiès. On mettait les différentes farines dans des « sacques » après avoir moulu toute la nuit. A l’époque Caudiès était très pauvre et souvent le meunier devait faire l’avance des grains.
Il y avait aussi un moulin à Fosse mais la farine était de moins bonne qualité qu’au moulin familial où elle était pure et très blanche car on mouillait le grain avant de le moudre. Avant 1914 tout le territoire de Caudiès était en grain. La céréale était lavée puis séchée au soleil. Notre famille élevait aussi des vaches laitières mais peu de chèvres car elles abimaient les arbres. Pour les chèvres et les moutons, il y avait un berger commun qui prenait en charge les troupeaux."
Suite de l'interview de Charles Tribillac par Georges Vayre, adressé (comme le passage précédent) par son fils Denis qui a rencontré maints difficultés pour llire cette vieille cassette audio.
À la question de mon père sur ce moulin (du Roi) Charles répond : "J'ai entendu dire qu'il y avait un moulin à huile mais je ne l'ai pas connu. On y faisait la graine de luzerne. On recevait la luzerne et on séparait le grain de la luzerne. C'est ton grand-père qui le faisait."
Il parle ensuite de la fabrique de perles dans laquelle travaillaient en 1914 une vingtaine de jeunes filles de Caudiès qui "faisaient des colliers pour les enfants et les dames et des rideaux de perles."
En ce qui concerne la fabrique de chaises, il parle de Monsieur Baux et de Monsieur Bonnemaison, joueur de rugby à Quillan qui était venu vivre 4 ou 5 ans à Caudiès.Il parle de certains employés de la fabrique dont Joseph Fabre, Jean Carrère et Joseph Carrère.
Il parle aussi du moulin des Peyrots à Villeraze dans lequel il n'y avait qu'une seule meule. On prétendait à l'époque que le moulin des Peyrots faisait de la meilleure farine qu'à Caudiès.
Il dit aussi que la farine de Caudiès (du moulin de la Garrigue) était d'excellente qualité si bien que bien qu'il y avait à l'époque un moulin à Fosse, les gens de Fosse et du Vivier venaient moudre leurs grains à Caudiès.
On conseillait aux gens qui venaient pour moudre de faire sécher leurs grains au soleil après les avoir mouillés à la rivière. Ce procédé permettait d'avoir une farine de meilleure qualité.
Il dit ensuite qu'on prétendait qu'i il y avait eu un moulin à vent à la Moulinette dont il avait lui même vu des ruines sur place. (Ils devaient y retourner ensemble mais je ne sais pas s'ils l'ont fait)