L'ARTISTE-PEINTRE
À CAUDIÈS
Quant à ce tableau peint par Balmigère, il représente probablement la route de Caudiès vers Perpignan.
Son œuvre peut être retracée grâce notamment à sa fiche de matricule et aux compte-rendus d'expositions trouvés sur leurs catalogues et dans la presse de l'époque (gallica.bnf.fr, retronews.fr).
Sa fiche militaire donne un certain nombre de renseignements qui vont se refléter dans sa peinture.
Après avoir été Enfant de Troupes, il s'engage volontairement dans l'armée pour 5 ans à la Mairie de Narbonne en 1900 puis se réengage pour 2 ans. Pendant cette période, il participe à la Campagne de Chine de 1904 à 1907.
De 1908 à 1910, il est en résidence à Paris, en 1911 en Bulgarie et en 1912 en Italie.
En 1913, il est noté comme résident à Caudiès et à Paris.
Il est remobilisé en 1914 pour la guerre et démobilisé en 1919. Il se retire à Paris.
En 1913, ses dessins illustrent un article sur le Château et les Vicomtes de Fenouillet, écrit par Joseph Armagnac dans La Veu del Canigó, revue dont le directeur est Horace Chauvet.
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Il fait ses études à Paris et apprend auprès d'artistes renommés tels que Flameng et Déchenaud.
François Flameng est nommé professeur l'école des Beaux Arts de Paris en 1905 et à l'Académie Julian. Quant à Déchenaud ( grand prix de Rome en 1891) il sera professeur d'abord de croquis et d'illustration puis de dessin et de peinture (à partir de 1905) à l'Académie Julian, école privée de peinture et de sculpture, de renommée internationale. Créée à Pars en 1867 par le peintre Rodolphe Julian, son histoire a été peu étudiée en France: aucun dossier d'artiste n'a été conservé mais dans la partie des registres conservée (hommes entre 1870 et 1932) apparait le nom de Balmigère.
À noter qu'au 56, Cité des Fleurs, ont résidé les artistes Gustave Nicolas Pinel (1842 - 1896) et Norbert Gœneutte.
A la mort de Pinel son atelier de La Cité des Fleurs dont il était propriétaire résident a été mis en vente à Drouaut. (wikipédia)
La revue "Montanyes Regalades" publie des dessins de Paul Balmigère faits pendant la première guerre mondiale (ressourcespatrimoines.laregion.fr).
Le Journal L'Éclair du 8 janvier 1916 (ressourcespatrimoines.laregion.fr) relate une exposition à Montpellier des œuvres de Paul Balmigère pendant la guerre.
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Sur sa fiche de Registre de Matricule, sont notées différents lieux de résidence, notamment Philiponni en Bulgarie et Venise en Italie.
En 1920, il participe au salon des Artistes Indépendants.
Ses dessins illustrent aussi un article de Joseph Armagnac sur le château de Puilaurens (in La Veu del Canigó août 1913).
Tout un chapitre est dédié au travail artistique de Paul Balmigère afin de réunir des fonds dans le but de rénover Notre-Dame de La Val selon les voeux de l'Abbé Jouret nommé curé de Caudiès en 1923. C'est l'un de ses dessins qui sera reproduit sur le Messager de Notre-Dame de La Val, bulletin paroissial mensuel co-fondé par l'Abbé Jouret et le notaire Joseph Armagnac (la couleur du fond varie selon les mois)
Dans le livre que Christine Neel a écrit en 2022 sur sa famille "Alexandra David et la lignée des Neel", on apprend que Simone Neel (1891-1979), poétesse, nièce d'Alexandra David-Neel, a connu Paul Balmigère et qu'il en a fait son portrait.
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Les photos suivantes, extraites d'un album personnel de Simone Neel, sont adressées pat Christine Neel Join Lambert.
"À Montmartre où elle était domiciliée, Simone fut très liée au peintre Paul-Marcel Balmigère qui croqua de nombreux dessins de soldats dans les tranchées de
Champagne, représenta « avec un grand talent, les monuments et les rues de la capitale, par les soirs de lune, de neige ou de pluie », confirma son talent de paysagiste du Midi, dont il était
originaire, en peignant de nombreux sites de la Provence et des Pyrénées orientales (219), et réalisa quelques portraits."
Ses toiles sont exposées à plusieurs reprises dans les salons parisiens notamment au Salon des Artistes Indépendants de Paris (entre 1927 et 1938) et au Salon des Artistes Français (de 1927 à 1939). Il y obtient différents prix : une médaille d'argent en 1935 et le prix de la Société des Paysagistes français en 1938.
Il est nommé officier académique (J.O. 26 février 1939).
Certains journaux se font l'écho des salons (ressourcespatrimoines.fr)
Le journal Le Petit Méridional du 19 juin 1935 fait état d'un prix remporté par Balmigère (gallica.bnf.fr).
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Balmigère est aussi répertorié comme Restaurateur de tableaux dans l'Annuaire du Commerce de Didot-Bottin de 1926.
NB: La mention "Collection Chantereau" fait référence à une série de cartes postales éditées dans les années 1930. Ces cartes reproduisaient des œuvres présentées lors de salons artistiques, notamment le Salon de 1931. Elles étaient souvent accompagnées de la mention "Collection Chantereau", indiquant probablement l'éditeur ou le collectionneur à l'origine de leur publication. Pas plus de précision.
En 1933, Horace Chauvet publie son livre "Charmes du Roussillon" dans lequel Paul Balmigère a fait un dessin à la plume de l'Ermitage de Saint-Antoine de Galamus.
En 1935, le Bulletin municipal officiel de la ville de Paris (1er avril 1935) rapporte l'achat d'une oeuvre de Paul Bamigère par la municipalité.
Aux archives municipales de Paris, on retrouve le fond Pérotin qui collige les œuvres achetées aux artistes par la municipalité:
PEROTIN/10624/72/1
2
Balmigere Peintre 05/09/1921-26/06/1935
Cependant, la vie ne devait pas être très facile car en novembre 1935, il a demandé des secours à la ville de Paris
Dans le Petit Méridional du 16 mars 1937 (ressourcespatrimoine.laregion.fr):
Au salon de la Société des Artistes Indépendants, le journal Le Temps du 6 mars 1938 décrit la toile exposée par Balmigère.
Sur le Journal Officiel de La République Française du 26 février 1939, il est inscrit dans la promotion des Officiers d'Académie (gallica.bnf.fr)
L'Éclair du 12 février 1943 relate que Paul Balmigère est le secrétaire général du Salon d'hiver dans lequel il expose une peinture représentant Notre-Dame de La Val.
Paul Justin Balmigère figure dans la liste des Artistes Français récompensés au Salon des Artistes Français vivants en 1945.
Y ont été exposées:
Il est à noter que Balmigère a fait partie de L'École du Crozant: L’école de Crozant a été créée à la fin du 19ème siècle sous l’influence de Claude Monet et d’Armand Guillaumin. Il s’agit d’une colonie d’artistes, spécialisés dans les paysages de la Creuse et du Limousin et qui s’étaient établis autour du village de Crozant (Creuse).
En 1942 et 46, il est Secrétaire du Salon des Indépendants.
En 1947, il est fait officier de l'Instruction publique (J.O. du 17 avril 1947).
Il expose encore en 1951, au salon des Indépendants qui se tient au Grand Palais à Paris, deux de ses œuvres: une Marine aux environs de Toulon et un Paysage Provençal (gallica.bnf.fr).
À toutes ces œuvres s'ajoute la photo de ce tableau de Paul Justin Balmigère adressé gentiment pour le site en juin 2020, par un américain Peter Bower. Celui-ci avait acheté ce tableau à Washington D.C., dans une foire d'antiquité il y a environ 30 ans. "Le cadre date probablement des années 20 ou 30 et derrière est noté au crayon St Raphaël" dit-il. Ayant revisité Cannes et St Raphaël, il y a dix ans, Peter Bower n'a pu retrouver cette vue.
En 1944, Paul Justin Balmigère avait participé à une exposition de la Société des Peintres de Montagne, comme le rapporte la publicaion de cet article dans l'Abeille de Fontainebleau (gallica.bnf.fr).
Dans un bulletin du Club Alpin Français est passée l'annonce suivante en 1997
Jacky Ravanel, artiste de la Société des Peintres de Montagne, a transmis la page 57 du livre de la SPM: Cent ans de peinture de montagne 1898 -
1998 auteurs: R. Le Roy Wattiaux, J. Daures, R. Lefèbvre, dont est extrait ce passage:
En cliquant sur le bouton vous vous rendez sur le site de la Société ds Peintres de Montagne. Vous quittez le Musée Virtuel, pour by revenir fermez l'onglet.
Paul Justin Balmigère figure aussi dans l'ouvrage "Traces d'Artistes" de Sylvio Brianti paru en 2009.
12/02/2021 René Lhotte, collectionneur, envoie cette photo d'une huile acquise récemment.
Ce tableau, présenté au Salon d'Hiver de Paris en 1951, est la dernière œuvre de Paul Balmigere (inscription à l'arrière du tableau).
En 1913, dans la "Veu del Canigò", avaient été publiés des dessins que Paul Balmigère avaient faits pour l'inauguration du Grand Hotel de Font Romeu.
Il est à noter que Paul Balmigère fait partie des peintres dits de Montmartre et qu'il est répertorié dans plusieurs dictionnaires (renseignements gentiment donnés par les responsables du Musée du Vieux Montmartre.)
- Dictionnaire biographique des artistes contemporains d’Edouard-Joseph, 1930, Paris Art & Edition (notice en PJ) ;
- Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, d’E. Benezit, 1999, Gründ (notice en PJ) ;
- Dictionnaires des peintres à Montmartre, André Roussard, 1999, Editions André Roussard :
BALMIGERE Paul Marcel
Peintre, né à Caudiès (Pyrénées-Orientales), actif au XXe siècle. Elève de Flameng et de Déchenaud, il expose aux Indépendants entre 1927 et 1938 (en 1928, “Village dans le Roussillon” et “Rives
de l’Esterel”), et aux Artistes Français de 1927 à 1939, des paysages de Provence (“Place du marché aux Antibes”, 1931, les “Baux de Provence” 1935). Au 22, rue Tourlaque, et 11, rue du square
Carpeau.
Citons également ces articles parus dans la Revue hebdomadaire Beaux-Arts sur le site retronews.fr
Ces photos de deux tableaux de Balmigère ont été confiées par leur propriétaire respectif Olivier Plasse et Alain de Llobet qui s'interrogent sur les paysages représentés.
Enfin, il convient d'ajouter la collection de tableaux de Virginie Cantin, héritée de sa grand-mère qui était l' amie d'une compagne de Balmigère (Henriette ?, peut-être aprè la guerre). Ces tableaux ne portent ni titre ni date.
À noter également que ce tableau représentant probablement La Baie de La Napoule, été vendu par Guillaume Raoust à un hôtel local.
Pour conclure ce chapitre sur ses œuvres, est publié un extrait d'un article d'Horace Chauvet intitulé "Les provinciaux à Paris" dans l'hebdomadaire Rollet de Juin 1952: