Au moins 2 curés de Caudiès portent ce nom, l'un semblant être le neveu du premier.
Julien Lacan, l'oncle
Il est curé de Caudiès de 1749 à 1782.
Sur le dernier registre paroissial de Caudiès, conservé aux archives départementales, il signe en 1784 comme excuré.
L'an III de la République Française, comme ancien curé, il demande sa soumission aux lois de la République , comme le signale Albert Bayrou dans son ouvrage.
Julien Lacan, neveu
curé de Caudiès de 1782 à 1791.
Jean-Louis Tricoire fait part d'éléments le concernant trouvés dans l'Histoire de l'Université de Toulouse de Patrick Ferté (p 426 volume 2, 2020) à propos du barrage financier et des difficultés des étudiants pour réaliser leurs études :
« Julien Lacan, Rouergat, devenu curé de Caudiès de Fenouillèdes diocèse d’Alet, né à Lestival (Cambon de Mandailles) en 1751, il est le cadet d’une famille de 7 enfants (dont deux
autres deviennent curés).
Sa correspondance avec le vicaire général de son diocèse (l’abbé de Grun) nous informe sur le financement de ses études. Il a pu financer son cursus et subvenir aux frais de graduations. Le
14 juin 1776, il dit avoir fini son temps à l’Université pour le grade de bachelier. Cette année-là, il a été « répétiteur des philosophes » au séminaire Saint-Charles où, de ce fait il
a obtenu une pension gratuite : ce qui règle ses frais de logement. 4 autres clercs rouergats sont alors logés au séminaire moyennant finance. Il sollicite donc de son évêque des lettres
dimissoires* pour rester à Toulouse, prendre le sous-diaconat et « courir la licence ». En outre il fait une autre conférence au collège de l’Esquille**, ce qui lui donne de quoi
s’entretenir et poursuivre ses études en faculté. Son statut reste précaire, il demande au vicaire général de penser à lui si une place de pensionnaire était vacante à Pâques, au collège des
jésuites de Rodez : il l’occuperait volontiers ».
Notes de Jean-Louis Tricoire
*Lettres dimissoires : « Lettre par laquelle un évêque consent qu’un de ses diocésains soit promu à la cléricature ou aux ordres
par un autre évêque »
**Le collège de l’Esquille à Toulouse dépend des capitouls et s’oppose au collège des jésuites, a vu passer sur ses bancs : Antoine Portal, Jean Etienne
Esquirol, Philippe Pinel, Dominique Jean Larrey entre autres.
Esquille en occitan = cloche, clochette, qui rythme les heures d’études
En 1791, il est arrêté et déporté…
Sur les registres paroissiaux, de Caudiès il appose sa signature sur l'acte de mariage de Guillaume Roques, conseiller du Roy, lieutenant principal de la
Sénéchaussée de Carcassonne et de Cécile Duffour, fille de Jean-Baptiste, Trésorier de France en janvier 1791. C'est sa dernière signature. C'est son vicaire Azaïs qui lui succède comme
curé.
Emprisonné au Fort du Hâ (Bordeaux) , il mourut le 11 août 1794 - Armagnac écrit " sur les pontons de Rochefort,
inhumé à l'Île Madame"
Au sud-est de l'île Madame (Charente Maritime) une grande croix de galets à même le sol marque l'endroit où furent ensevelis 254 des 829 prêtres déportés et morts en 1794. Ce site est la destination d'un pèlerinage au mois d'août : les participants traversent la passe aux Bœufs avec un galet qu'ils déposent à l'arrivée sur la croix.
En effet, 829 prêtres réfractaires, ayant refusé de prêter serment à la nouvelle constitution, venus de toute la France, furent dirigés sur Rochefort pour être déportés vers la Guyane. Embarqués dans des conditions déplorables sur des navires qui restent en rade sur la Charente (les Pontons
de Rochefort) à cause du mauvais temps ou des menaces anglaises, ils seront victimes du typhus et mourront dans de grandes souffrances. Persécutés dans leur foi, toute prière leur était
interdite.