CAUNEILLE Auguste François Joseph Constantin est né à Caudiès de Fenouillèdes le 20/09/1911, de Jean Cauneille et Augustine Gouzot.
Service militaire Classe 1931, Matricule 793.
Commandant au Fezzan (Libye)
Nommé Chevalier de la légion d'honneur le 13/08/1957 comme chef de bataillon d'Infanterie (Base Léonore)
Décédé le 8/9/1965 à Caudiès dont il a été conseiller municipal à partir de 1959 ( il a toujours refusé d'être maire) sous la mandature de Louis Espinasse. C'est lui qui a permis le goudronnage des chemins vers les exploitations avec une répartition juste, à partir du centre du village, aussi loin que le permettait la subvention ( souvenir de Francis Mérou qui a fait partie de la même équipe municipale et qui en parle avec une grande admiration).
En 2020, Michel Malet évoque un souvenir: son père était fort préoccupé par l'avenir de son fils. Auguste Cauneiile lui conseilla de le faire devenir Enfant de Troupes. Il passa le concours avec succès et partit à Aix pour ses études.
Claude Millé complète la carrière d'Auguste Cauneille:
"Il a certes passé plus d'un an au Fezzan, remplaçant le gouverneur, à Sebah appelé aussi "Fort Leclerc", mais il serait juste qu'on cite son séjour de plus de 5 ans à Tindouf, un poste perdu du Sahara Occidental, de 1939 à 1945, soit toute la durée de la guerre, faisant office tout a la fois de capitaine cdt la garnison, de constructeur, ethnologue, juge, ingenieur, hautement apprécié autant par, l'état-major d'Alger que des tribus indigènes."
Robert Vernet qui avait découvert le site à l'occasion de ses recherches sur Auguste Cauneille, a eu la gentillesse de donner quelques précisions qui sont rapportées ici:
" Le capitaine Cauneille, lorsqu’il a été en poste à Tindouf, aux confins algéro-maroco-mauritaniens, entre 1939 et 1945, a eu l’occasion de parcourir (« nomadiser ») le nord mauritanien avec son groupement militaire. Il est allé jusqu’à l’extrémité ouest de la Mauritanie, dans la région de Fort Trinquet (aujourd’hui Bir Moghrein) et a installé son campement à Aïouneght. Cela lui a donné l’opportunité d’inventorier près de 500 gravures rupestres de la zone, plus tard étudiées par des préhistoriens (Théodore Monod et Henri Lhote). Ce travail est encore, à l’heure actuelle, le plus important dans la région.
On peut consulter l’article qui le cite sur le lien suivant :
https://prehistoireouestsaharienne.wordpress.com/2020/03/28/la-phototheque-rupestre-zemmour-noir-de-jean-sougy-i-aguelt-aouineght/ (Bouton Photothèque rupestre)
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CAUNEILLE (Auguste).
BIBLIOGRAPHIE CRITIQUE Annuaire de l'Afrique du Nord 1968
- Les Chaanba (leur nomadisme). Evolution de la tribu durant l'administration française. Paris, ed. du Centre National de la Recherche Scientifique, 1968. 317 p., 6 ill., h.t. (Coll. du Centre de Recherches sur l'Afrique Méditerranéenne d'Aix-en-Provence).
Ce livre a bien des chances d'être le dernier d'un genre qui a fleuri en Afrique du Nord depuis cent trente ans: la monographie de tribu, écrite par un administrateur français, militaire ou civil. Il en existe des milliers. La plupart sont restées inédites et il faut souhaiter que les archives de France ou du Maghreb les conservent soigneusement car elles constituent déjà pour l'historien une source irremplaçable. Certaines ont été publiées et quelques unes d'entre elles figurent très honorablement dans la littérature sociologique sur l'Afrique du Nord. Il faut louer le commandant CAUNEILLE d'avoir occupé les loisirs d'une studieuse retraite - interrompue hélas! par la mort: l'auteur n'a pu voir son livre imprimé - pour retracer l'évolution des Chaanba, grande confédération du sud algérien, qu'il avait lui-même administrée.
Il ne faut pas demander à un tel travail ce qu'on n'a aucune chance d'y trouver: une œuvre de sociologue ou d'ethnologue. Mais c'est un document, un recueil d'observations et de faits, extrêmement utile pour la connaissance des populations sahariennes d'aujourd'hui. Depuis l'occupation de ces régions par les troupes françaises, le Sahara a beaucoup changé. L'introduction du transport automobile avait déjà porté un coup sensible aux caravanes et, par suite, à l'élevage camelin. La découverte et l'exploitation des gisements pétroliers, qui n'a guère plus de quinze ans d'âge, a amené - et n'a pas fini d'amener - des transformations encore plus profondes et plus radicales dans la vie des hommes du désert.
Encore le commandant CAUNEILLE n'a-t-il assisté, à la fin de la souveraineté française, qu'au début de ces transformations. Depuis, elles se sont encore amplifiées et accélérées: visitant récemment quelques oasis du Sahara algérien, nous étions frappés du développement qu'y a pris l'enseignement technique; naguère, les élèves de ces écoles devaient émigrer vers le Nord pour trouver du travail; aujourd'hui, les compagnies pétrolières les emploient sur place. Mais ce que l'auteur a déjà vu se produire sous ses yeux, c'est la fin du nomadisme des Chaanba.
La menace de la sédentarisation a toujours été suspendue, comme une épée de Damoclès, sur les nomades du désert. Mais
elle absorbait en quelque sorte l'excédent des populations nomades - quand il y avait un excédent - ce que le désert ne pouvait pas nourrir. Cet aspect du phénomène n'a pas
disparu; bien au contraire, il s'est amplifié. Car l'accroissement démographique, qui caractérise l'Afrique du Nord tout entière, ne s'arrête pas aux portes du Sahara. Si
l'équipement sanitaire du désert est loin d'égaler celui d'Alger, il n'en est pas moins vrai que les grandes épidémies sont, comme ailleurs, jugulées. La population nomade
augmente donc, elle aussi, tandis que la «productivité» des pâturages sahariens reste ce qu'elle a toujours été. Cet excédent - supérieur à ce qui s'est jamais vu au Sahara
- il faut bien qu'il se sédentarise, soit sur place - dans les oasis - soit dans l'émigration. Les chiffres que cite CAUNEILLE sont parfois éloquents: dans certains secteurs de
la confédération, le nombre des hommes qui vivent de l'élevage et suivent leurs chameaux n'est pas inférieur en 1960 à ce qu'il était en 1896; mais, en pourcentage, sur
l'ensemble de la population, il a évidemment beaucoup baissé; le plus grand nombre s'est donc sédentarisé.
D'autres facteurs ont joué, qui sont particuliers aux Chaanba ou qui, du moins, s'exercent chez eux avec plus de force qu'ailleurs. Car le grand nomadisme résiste mieux chez
d'autres populations sahariennes: les Touaregs, par exemple, et surtout les Reguibat. Les Chaanba sont une confédération très composite, depuis longtemps en liaison, on
pourrait presque dire en symbiose avec les sédentaires du Mzab, de MeUili, d'Ouargla, d'El Golea, d'El-Oued. Ce n'est pas d'hier qu'ils ont succombé à la tentation d'adjoindre
à leurs troupeaux de chameaux, des troupeaux de moutons et surtout de chèvres, dont les servitudes ne sont évidemment pas les mêmes que celles des premiers. Les agronomes
français ont rénové les palmeraies, qui produisent plus et des dattes de meilleure qualité. L'engagement dans les compagnies sahariennes et la retraite qu'on
touche ensuite ont été depuis soixante ans, une des grandes ressources des Chaanba. Mais
ces militaires retraités sont aussi des chameliers retraités: ils s'établissent dans les Ksour et, s'ils possèdent de chameaux, les font garder par des bergers. CAUNEll.LE
signale aussi, parmi les causes de la décadence du nomadisme propres aux Chaanba, la coutume de la hmila, qui consiste à laisser les troupeaux en liberté, le berger les
attendant au puits, où ils viennent d'eux-mêmes réclamer à boire. Dans les zones pétrolières, où un réseau routier s'est créé, un type nouveau de nomadisme apparaît, le
nomadisme automobile. Dans l'ensemble les Chaanba ne sont plus que des semi- nomades, qui ne dépassent guère un rayon de vingt kilomètres autour des centres.
L'ouvrage est complété par des annexes: chronologies des différents groupes Chaanba et bibliographie. Les cartes du nomadisme seront très utiles aux nouveaux administrateurs du Sahara et, plus tard, aux historiens. Les derniers chapitres, qui tracent un tableau socio-économique des différentes catégories - faut-il dire «classes»? - de la population représentent une documentation précieuse pour le sociologue. On ne peut que souhaiter, en terminant, que les nouveaux responsables de l'administration saharienne soient aussi nombreux que les anciens à consigner par écrit les résultats de leurs observations et les fruits de leur expérience.
André ADAM.
Article du monde
(1) D’après le regretté sociologue du tribalisme, prématurément disparu, A. Cauneille : « Les Hassaouna, tribu du Fezzan ». Bulletin de Liaison Saharienne, janvier 1955, et «
Le nomadisme des Megarha », travaux de l’Institut de recherches sahariennes, 2e semestre 1954.
Auguste Cauneille avait étudié les blasons de Caudiès. Son travaillent à retrouver en cliquant leu le bouton dédié.